Snem et Didem n’ont pas de limites, elles aiment chercher, apprendre et réinterpréter des codes traditionnels. Découvrons leur manière de travailler.
Où travaillez-vous?
Nous avons nos propres ateliers à Istanbul et à Ankara. Nous y travaillons à la production de pièces conçues à partir de techniques traditionnelles de bijouterie. Lorsque nous avons besoin d’utiliser des machines industrielles, nous utilisons l’atelier de sculpture de notre ami Erdal Duman.
Comment et quand avez-vous commencé la bijouterie?
Nous étions constamment en train de créer nos propres bijoux mais nous n’en avions pas conscience. Quand j’étais à l’Université d’Ankara, j’ai rencontré un groupe d’artistes contemporains qui m’a menée vers l’univers de l’art contemporain. En 2011, j’ai déménagé à Istanbul pour suivre un Master et cette ville était le paradis des galeries, des musées et des expositions pour moi. Avec un groupe d’amis, nous avons créé un collectif nommé Inout Project et nous avons produit plusieurs projets artistiques pour la Ville et dans l’espace public. Durant cette période, ma vision de la bijouterie a commencé à changer. À mes yeux, la bijouterie « contemporaine » a commencé à devenir une catégorie de l’art contemporain, une façon de m’exprimer. Avec Didem, nous avons débuté la production de pièces à porter en utilisant des matériaux et des machines à l’Université.
Quand avez-vous créé votre premier bijou ? Qu’est-ce que c’était ? Qu’avez-vous ressenti ?
Comme beaucoup d’enfants, nous avons créé de nombreux bijoux à partir d’objets trouvés ou de jouets. Néanmoins, le bijou dont je me rappelle à chaque fois est le collier de poupée en tissu réalisé avec une machine à coudre. Chaque jour, nous en faisions de nouveaux pour nos amis et pour nous (c’était très populaire auprès de nos amis). Pendant longtemps, tous les enfants que nous connaissions se baladaient avec nos colliers, c’était marrant!
Comment fonctionne votre processus de création ?
Pour nous, le plus important est notre carnet de croquis et de notes. Il fait un peu partie de nous. Si nous avons une idée, nous l’écrivons ou la dessinons et ajoutons la date. Nous avons réalisé que lorsque nous n’utilisons pas de carnet, nous ne réussissons pas à produire. Une fois l’idée notée, nous en discutons ensemble. C’est un peu notre brainstorming. Nous sommes si similaires et différentes à la fois. Être différentes et penser différemment sont deux choses importantes pour créer. Lors de nos échanges, nous évoquons l’idée, les matériaux, les techniques de production and nous planifions la réalisation du bijou. Ensuite, nous commençons à faire des recherches et à lire pour renforcer cette idée. En parallèle, nous faisons des prototypes pour avoir une idée du volume. Si ces essais sont bons, nous commençons à fabriquer la pièce avec les matériaux sélectionnés.
© Yekta Ozbilen
Quels matériaux utilisez-vous le plus? Pourquoi? Comment choisissez-vous vos matières premières?
Pour nous, chaque endroit est potentiellement une mine de matériaux, c’est un peu comme si nous vivions dans une grande surface remplie de matériaux à utiliser. Se questionner sur les notions de précieux et non-précieux nous fait essayer de nombreux matériaux. Nous travaillons donc avec des matières qui vont du coton à la pierre. À nos yeux, les matériaux font partie intégrante de l’idée générale. Parfois, l’idée nous fait utiliser certains matériaux et parfois c’est l’inverse.
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Photos : © Studio Zigzag sauf mention suivante © Yekta Ozbilen. Photographies fournies par Studio Zigzag et publiées avec son autorisation