MATHILDE QUINCHEZ – INTRODUCTION
Mathilde Quinchez crée des bijoux du quotidien en argent. Malgré une apparente simplicité et sobriété, ses pièces sont un savant mélange de lignes, de courbes, de plein et de vide. Observatrice et patiente, elle s’intéresse souvent à des détails qui pourraient passer inaperçus sous un autre regard. Découvrons son univers.
© Sybil Rondeau
Peux-tu te présenter en quelques mots?
Je suis bijoutière depuis 13 ans.
Collaboration avec Zoe Montagu. Photo : © Mathilde QUinchez
Comment définirais-tu ton univers?
Je fabrique des bijoux principalement en argent qui sont faits pour être portés au quotidien. Il s’agit de formes sobres et épurées. Je travaille sur la ligne et la courbe. Il y a souvent un jeu de volume dans mes bijoux. Les formes sont plutôt légères et aériennes, souvent inspirées de l’univers végétal.
© Mathilde Quinchez
J’observe beaucoup les graines, les coquillages et les plantes. Je m’inspire de tous ces éléments, je ne cherche pas à les retranscrire directement dans mes bijoux mais ils nourrissent mon imaginaire.
© Mathilde Quinchez
Ton attrait pour cet univers est-il survenu rapidement dans ta vie?
Oui, j’ai souvent passé mon temps à regarder par terre et à ramasser des brindilles, des feuilles, des graines… qui ont souvent l’air totalement anodines au premier abord. Puis, quand on leur porte un tout petit peu d’attention, on découvre des détails insoupçonnés. C’est ce qui me plaît dans la nature, ces petites choses qui font la différence et qui donnent de la force aux éléments. C’est aussi un point important dans mes bijoux. En s’approchant et en se les appropriant, on découvre toutes les particularités et les subtilités des formes, des matières et des finitions.
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Quel a été ton parcours?
J’ai appris ce métier dans deux écoles de bijouterie, d’abord à l’AFEDAP à Paris où j’ai étudié la création de bijoux contemporains pendant deux ans. Ensuite, je suis allée à la Haute École d’Arts Appliqués de Genève, également en section bijou contemporain. J’ai acquis une bonne formation à l’issue de ces cinq années d’études, à la fois technique et créative. Ces années ont été très riches pour moi. C’était une période durant laquelle j’ai pu tout me permettre, tout chercher, tout découvrir, tout expérimenter, sans contraintes financières ou de temps. Aujourd’hui je ne fais plus autant d’expérimentations. J’ai un travail plus classique que l’enseignement que j’ai reçu mais ces années de formation ont vraiment été enrichissantes et constructives.
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Quand a démarré ta passion pour le bijou ?
J’ai toujours eu une passion pour l’objet, la matière et le volume. J’ai toujours aimé les objets faits avec les mains : l’artisanat et le design. J’ai fait un bac arts appliqués et c’est finalement là que j’ai décidé de m’orienter vers le bijou. Le bijou permet de travailler le volume tout en ayant un rapport avec le corps et son échelle me parle.
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Ton premier bijou a donc été réalisé au lycée?
Oui. Il y avait un atelier métal dans la section arts appliqués. J’y ai fait mes premières brasures, mes premières expérimentations. C’était un bijou en cuivre avec un morceau de buis. C’était un pendentif assez brut et plutôt ethnique. Sa forme était déjà sobre. J’en étais très fière. J’ai senti que j’avais envie d’aller plus loin et de faire mes études dans ce domaine. Je me suis dis que j’avais peut être trouvé ma voie !
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As-tu d’autres sources d’inspiration, en dehors de la nature?
L’inspiration est continue. C’est une manière de regarder le monde qui nous entoure. Elle vient au travers de visites d’expositions, de lectures, de recherches documentaires, de balades en forêt, d’observation du monde urbain, etc. J’aime particulièrement rechercher les forces primaires, brutes, qui ne sont pas transformées, comme celles de la nature.
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Aurais-tu aimé travailler dans d’autres univers?
Il y a de nombreuses pièces d’artistes et d’artisans que je découvre et dont j’admire le travail et l’univers. J’aime beaucoup le travail du bois par exemple. C’est un matériau vivant et chaud contrairement au métal. Il a de grandes qualités.
On me demande parfois pourquoi je n’utilise pas d’autres matériaux dans mes créations : je réponds souvent que le travail du métal m’offre une palette d’expression déjà très riche ! Même si aujourd’hui, j’aime aussi collaborer avec d’autres créateurs. Cela permet à mes bijoux de s’agrémenter, de s’ouvrir et de se compléter avec d’autres univers. (ex : collaborations avec Solène Léglise, mosaïste ou avec Zoë Montagu, tisserande).
© Mathilde Quinchez
Photos : © Sybil Rondeau, © Mathilde Quinchez. Photographies fournies par Mathilde Quinchez et publiées avec son autorisation.