MARION COLASSE
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MARION COLASSE – INTRODUCTION

Marion Colasse est une artiste bijoutière qui a apprivoisé les codes pour mieux les déconstruire. Très tôt attirée par la sculpture, le corps s’est présenté comme un support sur lequel elle pouvait tester ses envies. Ses bijoux sont bruts, intuitifs et contemporains. En les observant, on devine les phases de recherche et d’expérimentations. Marion dompte les matières et accepte également, parfois, de se laisser surprendre par le résultat !

© Martin-Oger Daguerre

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Marion, j’ai 26 ans, je suis artiste bijoutière.

Comment définis-tu ton univers ?

Mon univers est mêlé de symboliques et de contrastes. Il s’empare des codes et les détourne tout en y opposant le brut au précieux, la structure à l’irrégularité.

© Louise George

Quand as-tu décidé de lancer ton activité ?
Comment as-tu pris conscience que tu voulais en faire ton métier ?

J’ai eu la chance de monter un atelier partagé avec deux amis de ma formation, l’été suivant mon diplôme. Je travaille donc dans mon atelier à Ivry-sur-Seine depuis bientôt quatre ans. Me mettre à mon compte était une évidence, quelques expériences en entreprise m’ont tout de suite prouvé que je n’étais pas faite pour travailler pour quelqu’un d’autre que moi, du moins la plupart du temps. Malgré les difficultés que cela implique, la liberté et le temps de création sont un luxe dont je ne peux pas me passer.

© Louise George

Quel a été ton parcours avant le lancement de ton activité ?

J’ai fait 5 ans d’études en Arts Appliqués à Olivier de Serres à Paris. D’abord intéressée par le maquillage SFX, j’ai fait un premier Diplôme des Métiers d’art en sculpture sur Matériaux de Synthèse, où j’ai appris les tech- niques de moulage, modelage, sculpture, etc. Ma passion pour le bijou s’est matérialisée lors de mon diplôme, lorsque j’ai réalisé une collection de parures. La sculpture a toujours été au centre de mon travail mais il lui manquait un support, le corps. Apprendre les techniques liées au Métal lors d’un deuxième DMA m’est alors apparu comme une évidence.

© Louise George

As-tu été attirée par la création dès l’enfance ?

Je dessine et peins depuis toute mon enfance, j’ai toujours eu des activités extra-scolaires liées à l’art, j’avoue ne m’être jamais posée la question de faire autre chose dans ma vie !

Ton travail est scindé entre le bijou et le bijou contemporain ? Peux-tu préciser comment tu envisages ces deux activités ?

Je tends à estomper cette frontière qui a tendance à hiérarchiser ou à mettre une étiquette sur ce qui est simplement de la création. Mes bijoux ne sont jamais vides de sens. Quelque soit leur degré de “concept”, ils reflètent simplement différents moments de ma vie, différents événements pour lesquels ils ont été créés.

© Louise George

Quand as-tu créé ta première pièce ? Qu’est-ce que c’était ?

Je ne saurais absolument pas te dire !

Quel est ton processus de création habituel (moodboard, croquis…) ?

Ma création passe très souvent par le dessin mais aussi par de la pure expérimentation, cela dépend de mon état d’esprit du moment ! Lorsque je suis en super panne d’inspiration, je vais faire des expos qui n’ont pas forcément de rapport avec l’art mais impliquent l’objet comme, par exemple, des musées scientifiques. Si l’art est trop présent, cela peut me bloquer car j’aurais l’impression de copier. Dans ce genre de moment, je suis très exigeante avec moi-même !

© Louise George

D’où vient ton inspiration ?

Mon inspiration vient beaucoup du bijou classique, traditionnel européen, de ses conventions et symboles. Mais à cela s’ajoute tout ce qui m’entoure, l’architecture, ses matériaux, les objets de tous les jours…

© Louise George