La marque Harpo a été créée par Gérard Nadaud en 1971 alors qu’il avait 25 ans. À l’époque, il rencontre une Américo-sino-malaisienne qui lui fait découvrir les bijoux amérindiens. Il se met en quête de la Piste de la Turquoise, sur le territoire des indiens Navajos qui s’étend notamment dans l’ouest américain. Depuis cette époque, le magasin situé à Paris est devenu une véritable référence pour les amateurs de bijoux et de pièces artisanales d’origine amérindienne.

Rencontre avec Dorothée Zuliani, fille de Gérard Nadaud, qui a repris le flambeau avec ses soeurs, afin de comprendre comment Harpo est devenue la marque qu’elle est aujourd’hui.

© Harpo

Peux-tu te présenter et présenter Harpo en quelques mots ?

Harpo est une entreprise familiale créée par Gérard Nadaud, mon père. On travaille depuis un peu plus de 40 ans avec les indiens des Etats-Unis. Avec différents artistes de différentes tribus du Sud Ouest du pays. On voyage tous les mois ou tous les 2 mois à peu près, pour aller dans les différents « pueblos » où les artistes travaillent, pour trouver tout ce qui se fait sur place.
Tout est monté sur argent massif et principalement avec de la turquoise. C’est à cet endroit que se situent la plupart des mines de turquoise qu’elles soient bleues, vertes, etc.

© Boris et Dorothée Zuliani

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Tout cet univers n’a pas été créé d’un coup, il a bien évidemment fallu plusieurs voyages. Aujourd’hui, on a beaucoup de choix ce qui contribue également à notre notoriété.

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2-3 mots pour définir Harpo ?

Un espace consacré uniquement aux Amérindiens où se mêlent des bijoux ethniques et chargés d’histoires dans un savoir faire ancestral qui se transmet de génération en génération.

© Harpo

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D’où vient le nom du magasin ?

Harpo est le nom d’un des frères « Marx Brothers », donc rien à voir avec les bijoux. C’était une histoire antérieure, qui concerne le vécu de mon père.

Style:

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Quand et comment avez-vous décidé de lancer la marque ?

Ça s’est réalisé au cours de voyages, de rencontres faites au hasard ou par destinée. Mon père avait rapporté quelques pièces pour agrémenter ses défilés et ça s’est bien vendu. Quelques célébrités ont commencé à en porter assez rapidement, il y a un phénomène de mode, ça s’est fait un peu comme ça. C’était à la fin des années 1970.

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Quel a été ton parcours ?

J’ai commencé à l’âge de 16 ans par plein de petites choses. J’ai beaucoup observé et écouté. J’ai ensuite créé certaines collections, toutes petites. Puis, j’ai commencé à vraiment travailler avec les indiens, plus encore que ce qu’on pouvait faire avant.

Choisir les pièces, choisir des artistes en particulier pour faire certaines pièces, insister sur cette collaboration entre eux et nous pour que ce soit beau pour eux comme pour nous.

On les laisse complètement faire ce qu’ils veulent, il n’y a pas d’usine, chacun travaille chez soi. On travaille avec des centaines d’artistes différents et tous ne travaillent pas de la même façon.
Certains font dix bijoux par an, certains font ça tout le temps et d’autres ont un ranch et font ça quand ils ont le temps. Certains vivent vraiment uniquement de ça et d’autres en créent quand ils en ont envie.

© Harpo

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Y a-t-il eu du bouche-à-oreille entre eux, pour vous faire connaître auprès d’un aussi grand nombre de créateurs ?

Non, on voyage et on bouge beaucoup sur place. Au bout de 40 ans, on a de plus en plus de connexions. On connaît vraiment bien les artistes, de nouveaux artistes arrivent, etc. C’est de la recherche, beaucoup de voyages, de temps, de rencontres et de chance parfois.

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© Boris et Dorothée Zuliani

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Est-ce la rencontre avec un artiste en particulier qui a lancé l’aventure? Comment l’idée a-t-elle germé ?

C’est un coup de cœur pour l’univers, pas pour un artiste en particulier. C’était l’image des western, ces grands espaces et la philosophie des indiens qui nous plaisaient, tout simplement.

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C’est un tout. Il y a des pièces qui sont faites depuis plus de 100 ans, ce sont des bijoux qui sont assez forts, qui parlent. On les aime ou pas mais ils ne laissent pas indifférents. Ces bijoux sont chargés d’histoire et sont toujours fait pour une raison précise. Chaque pièce colle à un symbole ou à une signification. Il y a beaucoup de symboles chez eux.

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© Boris et Dorothée Zuliani

Crédits photos : photographies publiées avec l’autorisation de Dorothée Zuliani © Harpo sauf mentions suivantes : © Boris et Dorothée Zuliani, © Philippe Petitpas,
Couverture : © Boris et Dorothée Zuliani