Constance Lepage est une créatrice de bijoux lilloise. Ses bijoux sont fins, élégants et colorés mais ce qui distingue également Constance L des autres marques, c’est sa volonté de proposer des bijoux abordables.
© Les Cachoteries de Lille
Peux-tu te présenter en quelques mots?
J’ai 26 ans, je suis lilloise à 100%, je suis très curieuse, assez voyageuse, j’aime bien bouger mais, en même temps, je reviens toujours à Lille. Je suis également indépendante, c’est pour ça que travailler à mon compte me convient très bien.
Comment définirais-tu ton univers de création?
J’ai un univers assez large. Je ne m’inspire pas de quelque chose de très précis. Mon univers reste assez fin, toujours avec les mêmes codes mais sans inspiration ciblée. C’est difficile à expliquer. Il s’agit toujours de bijoux fins, colorés mais pas trop. J’ai une clientèle assez large en terme d’âge.
Mes inspirations, je les trouve en voyageant, à travers mon entourage, les gens que je fréquente, c’est très diffus. ça s’imprègne en moi sans même que je ne m’en rende compte car je ne vais pas chercher l’inspiration à un endroit précis. Je suis assez curieuse de manière générale.
Quels sont les codes que tu évoques?
Ce sont des bijoux fantaisie, je ne suis pas dans le haut de gamme mais ils restent fins et élégants et toujours accessibles. J’essaie de respecter une gamme de prix.
Quand et comment as-tu décidé de lancer ta propre marque?
C’était il y a 5 ans. J’ai d’abord étudié l’architecture d’intérieur puis l’architecture et ça s’est fait un peu par hasard. Je faisais des bijoux à côté, pour moi, mais je n’en porte pas. J’avais donc plein de bijoux.
Quand j’ai arrêté mes études, j’ai arrêté l’architecture avant d’être diplômée, j’ai commencé à vendre mes bijoux pour me faire un peu d’argent et ça a fonctionné. Avec le statut d’auto-entrepreneur, c’est facile de créer sa marque. J’ai créé ce statut en me disant que ce serait temporaire et ça a pris, ça a marché.
L’univers me plaisait bien, j’ai donc continué en attendant de voir ce que ça donnait et en me disant que je reprendrais l’architecture d’intérieur plus tard. ça s’est vraiment fait petit à petit, il n’y a pas eu un moment où je me suis dis « je lance ma marque ».
As-tu appris seule la création de bijoux?
Oui, j’en fais depuis mon plus jeune âge, comme beaucoup de gamines. Petit à petit, tu testes de nouvelles techniques, je suis autodidacte. J’ai appris sur le tard en faisant des erreurs et en testant des choses.
Comment a commencé cette passion durant ton enfance?
Je ne m’en souviens pas vraiment! Un souvenir qui m’a marqué c’est le magasin La Droguerie qui existe à Lille et dans d’autres villes. Ce n’est certainement pas là que j’ai commencé mais je me souviens que j’y suis allée quand j’étais toute petite avec ma soeur. On achetait toujours plein de trucs, on fouinait. L’été, on vendait nos bijoux sur la plage quand on avait environ 6 ans. J’en ai vraiment toujours fait, je ne me souviens pas du tout début, c’était tout naturel notamment parce que j’ai une grande soeur, ça a aidé!
Quand as-tu créé ton premier bijou, pour ta marque? Qu’est-ce que c’était et qu’est ce que ça t’a fait?
Les premiers bijoux vendus dans une boutique, c’était quelque chose de tout particulier. Je vendais déjà mes bijoux à mes copines mais c’était différent car elles me connaissaient. Les premiers bijoux vendus à une boutique, il y a 5 ans, ça m’a fait vraiment bizarre. La gérante de la boutique me rappelle parce que j’avais laissé 3 bijoux comme ça pour essayer. Trois jours après, elle me dit qu’ils sont partis et qu’il lui en faut dix. C’est étrange car c’est une inconnue et des acheteurs inconnus qui aiment mon travail alors que je ne savais pas encore ce que je voulais faire de ce travail, c’était à la fois bizarre et chouette. Ça plaisait à d’autres gens que ma mère, ma soeur et mes copines.
Comment fonctionne ton processus de création?
Je m’inspire de mes voyages, de livres, de magazines…il y a un peu de tout, plein de choses différentes. Je peux partir de photos comme pour ma dernière collection. J’étais partie de photos de mosaïques marocaines. ça ne se retrouve pas forcément dans mes bijoux mais j’étais partie de ces éléments pour créer les formes. Je peux partir d’envies personnelles.
En ce moment, j’ai envie de créer des bijoux hyper fins, encore plus que d’habitude. Quand j’ai ce genre d’envie, plutôt que d’acheter des bijoux d’autres marques, je vais le faire. Je fais en ce moment du plaqué or, des pièces plus précieuses, je me lance là-dedans par envie. Ça peut être lié à des voyages, à des imprimés, je lis pas mal, je m’intéresse à la tendance actuelle, je vais suivre les défilés, la fashion week, etc. Même si je n’en retire rien, je m’y intéresse.
Généralement, je travaille avec des artisans sur Paris qui font de la découpe. J’achète des pièces toutes faites et d’autres sont fabriquées sur mesure. Je les dessine à la main puis sur ordinateur sur un logiciel d’architecte comme ça je me dis que mes études n’ont pas servi à rien! Ensuite, je travaille également beaucoup avec des papiers que je découpe avant de fabriquer les pièces comme ça je me rends compte. J’ai plein de chaînes à l’atelier donc ça me permet de monter des prototypes. Je dessine un peu, je monte beaucoup de prototypes que je recoupe, ressoude, recoupe…Je fais comme ça.
Pour lire la suite : Constance L – 2/3 Savoir-faire
Photos : © Constance L sauf mention © Les Cachoteries de Lille. Photographies fournies par Constance Lepage et publiées avec son autorisation.