Confidence confinée #2 - Laura Essayie

CONFIDENCE CONFINÉE #2 – LAURA ESSAYIE

Continuons à lire les confidences confinées des créateurs et créatrices qui acceptent de répondre à mes questions. Laura Essayie nous raconte son quotidien depuis quelques semaines.

Suite au confinement, peux-tu me raconter l’impact concret sur ton activité ?

Je continue de recevoir des commandes, mais beaucoup moins, pour la même période, par rapport aux années précédentes. Et c’est tout à fait compréhensible. Les gens n’ont pas de visibilité sur leur propre avenir, leurs salaires peuvent être impactés. Je trouve ça, d’une certaine manière, assez rassurant que les gens se recentrent sur le non matériel. On a si peu de temps habituellement pour se retrouver chez soi, profiter de ses proches, de ses livres…

Comment envisages-tu les prochains mois ?

J’ai décidé d’arrêter de poster mes commandes jusqu’à la fin de la quarantaine pour ne pas mettre en danger les postiers et encourager le confinement. Je continue, malgré tout, d’inciter mes clients à passer commande pour soutenir mon travail tout en sachant qu’ils recevront leurs bijoux plus tard. En tant qu’indépendante, j’ai tout de suite compris que je devais mettre une partie de mes bénéfices de côté en cas de coup dur. Et aujourd’hui je suis heureuse d’avoir eu cette prudence. Cette petite épargne va me permettre de traverser cette période sereinement.

Qu’as-tu envie de dire à ta clientèle ? As-tu mené des actions pour rester en contact avec tes clients ?

Comme nous sommes tous confinés, c’est un moment idéal pour repenser notre modèle de consommation. Réaliser qu’il y a beaucoup de superflu. Je ne suis, pour ma part, pas une grande consommatrice. Je n’achète quasiment que du seconde main ou des choses réalisées par des créateurs ou petites entreprises. J’incite ma clientèle à mettre en valeur le travail éthique, bien fait et durable. Continuer de soutenir les jeunes créateurs en partageant leur travail sur les réseaux sociaux, passer commande pour leur assurer un revenu stable, c’est une belle preuve de soutien.

Comment te sens-tu ces derniers jours ?

Je me sens chanceuse d’avoir un toit, un lieu de vie agréable à vivre, rempli de livres et de beaux objets. Je pense aux personnes sans domicile, aux précaires qui vivent dans de petits espaces dans de mauvaises conditions, aux personnes qui n’ont pas accès à la sécurité financière, sanitaire et aux biens culturels.

Peux-tu continuer à travailler ?

Je vis aux Pays-Bas, pour l’instant le confinement n’est pas obligatoire mais je m l’impose et c’est ce que fait la majeure partie de la population. Je me rends de temps en temps à l’atelier parce que j’y travaille seule.

Merci Laura !

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