Pour terminer cet entretien, Dorothée a bien voulu parler de ses goûts et de son avis sur le métier, après vingt ans d’expérience.

© Philippe Petitpas

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Pourrais-tu citer 3 créateurs de référence?

J’aime bien Aaron Toadlena, Rudy Coriz et la famille Quam pour le côté très traditionnel.

(c) Harpo

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As-tu des bijoux fétiches?

J’ai peu de bijoux peut être parce que je vis dans ma boîte à bijoux. J’en porte quelques uns mais j’en ai très peu à moi. J’ai peut être 10 bijoux chez moi sur lesquels j’ai flashé. Il y a des bagues, un collier, j’ai une très belle ceinture Conchas sinon je porte peu de choses. J’en prends un, je les pique à droite à gauche parmi ceux du magasin juste le temps d’une journée…

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Quelles sont les deux principales qualités d’un bon créateur de bijoux? 

En ce qui me concerne, c’est plus une histoire de feeling, ce que je sens dans sa pièce. Je peux aimer certaines pièces et ne pas apprécier la personne qui les fait alors je n’achèterai pas. Il faut que cette aventure les amuse autant que nous.

On aime bien avoir de bons rapports avec eux, on fait ça pour le plaisir aussi bien au niveau des achats que pour vendre les pièces à nos clients. On est très attaché à la sincérité des personnes.

(c) Harpo

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Pour ouvrir un magasin comme le tien, quelles sont les deux principales qualités?

Bonne chance! Avant, on pouvait ouvrir ce que l’on voulait presque en claquant des doigts et aujourd’hui, ouvrir un tel magasin n’est pas évident, travailler avec les indiens peut être compliqué.

On s’y habitue car on fait ça depuis très longtemps mais ce n’est pas toujours facile de travailler avec eux. C’est très aléatoire et il faut être armé de patience.

(c) Harpo

Si l’artiste n’a pas envie, il ne le fera pas et si tu commandes 10 pièces et qu’il s’arrête à trois et bien il s’arrête à trois. C’est comme ça! On peut attendre les commandes 6 mois ou plus, ça fait parti du charme et c’est comme ça que ça fonctionne.

Il ne faut pas se forcer sinon on ne fait pas ce métier.

© Dorothée Zuliani

© Dorothée Zuliani

Pour ouvrir un magasin comme ça, il faut aimer ses produits, être armé de patience et avoir un peu de niaque. Aujourd’hui, les temps changent, le commerce a énormément évolué en 20 ans (depuis que je travaille chez Harpo) et encore plus par rapport à l’époque à laquelle mon père a commencé.

Nous avons créé un site de vente en ligne il y a un peu plus d’un an. Il fonctionne de plus en plus mais, heureusement, les gens viennent toujours chez nous pour voir les pièces en vrai.

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Y a-t-il un bijou que tu aurais aimé créer?

Il y en a plein! Si je le pouvais, j’aimerais rester plus longtemps sur place avec un artiste que j’adore et faire plein de trucs ensemble mais le temps me manque.

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Vendre des bijoux aujourd’hui, en quoi est-ce un défi?

Le marché a changé, les gens sont un peu frileux, on n’est surtout pas une priorité, ça reste un plaisir et c’est selon le budget de chacun évidemment. Les personnes riches ont toujours beaucoup d’argent, ce n’est pas un problème mais ce n’est pas la même chose pour les autres. C’est pour cela qu’on essaie d’avoir des modèles pour tout le monde. Je ne veux surtout pas que ce soit élitiste, ce n’est pas du tout l’esprit de ces bijoux. C’est pour ça que j’aime avoir cette clientèle très large, de tout milieu.

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Quelle est la chose la plus difficile dans le métier ?

Peu de choses sont difficiles, on aime vraiment ça. C’est une vraie passion, au delà de travailler dans cet univers, travailler en famille est vraiment cool. Il n’y a pas de compétition, c’est assez agréable.

(c) Harpo

Et la plus gratifiante ?

Je suis fière d’avoir repris le bateau avec mes deux petites soeurs et de continuer cette histoire qui est belle, j’essaierai donc de continuer le plus longtemps possible.

(c) Harpo

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Quels sont les projets de Harpo?

Continuer le plus longtemps possible à faire ce qu’on aime avec toujours autant de plaisir.

Merci Dorothée!

Pour retrouver Harpo :
Harpo
19, rue Turbigo
75002 Paris
+33 1 40 26 10 03
www.harpo-paris.com
Facebook : Harpo Bijoux
Instagram : @harpoparis

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Crédits photos : photographies fournies par Dorothée Zuliani et publiées avec son autorisation © Harpo sauf mentions suivantes : © Boris et Dorothée Zuliani, © Philippe Petitpas