MATHILDE QUINCHEZ – SAVOIR-FAIRE
Auparavant installée dans un atelier sans accès au public, Mathilde Quinchez travaille désormais dans une jolie boutique-atelier près de la Place Graslin à Nantes. Dans ce charmant lieu, Mathilde met en forme, perce, chauffe et emboutit cet argent qu’elle apprécie tant.
© Sybil Rondeau
Où travailles-tu?
J’ai ouvert, il y a presque 3 ans, un atelier-boutique dans le centre de Nantes. La gestion d’un espace ouvert au public est une nou-veauté pour moi. Cela me permet de me faire connaître des nantais et d’avoir un contact quotidien avec la clientèle. La relation avec les clients, les amateurs de bijoux et les passants est une rencontre très riche.
© Mathilde Quinchez
Pourquoi avoir choisi Nantes?
Nantes est une ville à taille humaine. Il s’y passe beaucoup de choses, la Loire la traverse et crée une vraie respiration dans le centre. C’est une ville proche de l’océan qui est dynamique et accueillante et où il fait bon vivre !
© Sybil Rondeau
Quel est ton outil de prédilection?
Peut être le chalumeau pour son rapport au feu. J’adore voir le métal changer de couleur, l’argent devenir rouge cerise. Je trouve cela fascinant et un peu magique !
© Sybil Rondeau
Quels sont les autres outils que tu aimes et que tu utilises le plus?
Les outils que j’aime le plus, sont ceux qui permettent la transformation du métal de manière significative.
Les forets sont ceux que j’utilise certainement le plus pour percer mes innombrables petits trous. Néanmoins, il y a quelque chose d’assez laborieux dans ce geste donc je ne sais pas si c’est ce que je préfère par contre j’aime le résultat. En même temps, c’est un mo-ment qui me permet de m’échapper et de rêver, c’est un geste tellement répétitif que mon esprit peut s’évader ailleurs.
© Sybil Rondeau
Quels sont les matériaux que tu utilises le plus?
L’argent, j’aime sa couleur et c’est un métal agréable à travailler. J’utilise aussi l’or mais par petites touches. L’argent reste un métal précieux plus accessible en terme de coût.
J’aime également utiliser l’argent noirci. Cela raconte une autre histoire et emmène les bijoux vers un coté plus graphique. Il y a quelque chose de moins attendu et moins convenu pour le grand public. On sort un peu du joli bijou brillant.
© Mathilde Quinchez
Comment fonctionne ton processus de création?
Il y a une première phase de recherches qui passe par le dessin. Je commence par collecter des images autour d’un thème et ensuite j’esquisse. Parfois, j’arrive à définir le bijou par le dessin puis je fabrique une maquette en laiton pour voir le résultat. D’autres fois, c’est uniquement une expérimentation de la matière par manipulation. J’ai des boîtes à trésors remplies d’essais qui ont échoué ou pas. Il m’arrive de les ré-ouvrir, de ressortir toutes ces maquettes et parce que j’en suis à un autre stade dans mon travail, un morceau, un échantillon va m’inspirer et je vais finalement l’utiliser.
© Mathilde Quinchez
As-tu un fonctionnement type au quotidien?
Non, parfois je vais vivre des grandes périodes de fabrication. Ce sont des journées entières durant lesquelles je me fais des listes de bijoux à fabriquer et je passe plusieurs semaines à travailler à ma cheville. Il y a d’autres moments où je vais davantage « flâner » et où c’est mon imagination qui est au travail. Je vais ré-ouvrir mes boîtes remplies de maquettes et essayer, jouer, expérimenter afin de créer des nouvelles pièces. Généralement, lorsque j’ai des commandes, je vais m’octroyer plus de temps à faire de la recherche, ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas dans mon travail au quotidien. C’est l’un des soucis de l’artisanat, je suis parfois focalisée sur la nécessité de produire pour gagner ma vie et ce n’est pas toujours simple de se dégager du temps. Pourtant, c’est essentiel. J’ai vraiment besoin de ce temps pour continuer à enrichir mon univers et avancer. Il faut trouver le juste équilibre.
© Sybil Rondeau
Photos : © Sybil Rondeau, © Mathilde Quinchez. Couverture :© Sybil Rondeau. Photographies fournies par Mathilde Quinchez et publiées avec son autorisation.
