ELS VANSTEELANDT – POUR ALLER PLUS LOIN
Les créateurs, ses goûts, ses projets
Pour conclure cet entretien et pour aller plus loin dans la compréhension de son univers, Els Vansteelandt nous parle de ses goûts artistiques et de l’évolution de son travail et du monde du bijou, depuis ses débuts.
Pouvez-vous citer des créateurs de bijoux dont vous aimez le travail?
Un créateur sud-africain qui habite en Allemagne et qui s’appelle Daniel Kruger.
Aimez-vous des artistes dans d’autres domaines?
En sculpture, j’adore le travail d’Anish Kapoor mais je pense que c’est un des plus grands au monde donc son travail plaît beaucoup. J’adore la danse contemporaine notamment l’artiste belgo-marocain Sidi Larbi Cherkaoui et l’artiste belge Wim Vandekeybus qui fait également de belles choses.
Avez-vous des bijoux fétiches?
Il y a des boucles d’oreilles que j’ai créées. Elles sont en or 22 carats et je les porte presque tous les jours. Sinon, je n’en ai pas. On me dit souvent que je porte peu de bijoux pour une créatrice mais je préfère les faire que les porter. Ce n’est pas parce qu’on a des idées pour les faire et qu’on est tout le temps dans cet univers qu’on va les porter. C’est autre chose. Quand je pars en congés, je ne prends pas de bijoux, j’enlève tout. Ce sont les vacances, je plonge dans autre chose. Par contre, les vacances me donnent plein d’idées, c’est un processus qui ne s’arrête jamais.
Quelles sont les principales qualités nécessaires pour être créateur de bijoux?
La persévérance, la patience et être sévère envers soi-même. Quand les finitions ne sont pas bien faites, ça nuit à la qualité de la pièce. La finition est très importante. Il faut également être sévère envers soi-même car on peut faire des bijoux simples qui plaisent et être content avec ça mais il faut toujours essayer de trouver des nouveautés et tenter de nouvelles techniques.
Que conseilleriez-vous à un créateur novice?
D’essayer de trouver un design propre et de créer des choses qu’on ne voit pas ailleurs. C’est important car il y a beaucoup de créateurs de bijoux et il faut trouver son style. Ça donne une force.
Y a-t-il un bijou, créé par un autre, que vous auriez voulu créer?
Les bijoux de Daniel Kruger. Quand je les vois, je me dis que j’aurais été heureuse de les créer.
Quelle est la chose la plus difficile et la chose la plus gratifiante dans votre métier?
Le plus difficle est de trouver l’équilibre entre faire quelque chose de portable que les gens aiment et achètent et garder son propre style. Plus les pièces sont artistiques, moins elles sont commerciales. Parfois, c’est très difficle de ne pas aller vers le commercial, on peut facilement se laisser faire. Néanmoins, je tiens à garder mon propre style et à expliquer au client pourquoi je travaille de cette manière. Maintenant que j’ai un point de vente, le plus gratifiant est de voir des personnes porter mes bijoux et d’être surprise en réalisant que ça les rend heureuses.
Quel créateur souhaiteriez-vous voir sur L’Envers du Décor?
Il y en a plein! Parmi mes collègues, peut être Nicole Dehalleux, une créatrice de bijoux avec qui j’ai beaucoup voyagé pour trouver des galeries et des points de vente. Elle travaille d’une façon très différente. Il serait intéressant de comparer nos façons de travailler. On se dit souvent qu’aucun chemin n’est mieux qu’un autre car chacun a le sien. Chacun y arrive à sa façon.
Quels sont vos projets?
Mon projet est toujours de redynamiser mon point de vente et ma galerie car je propose également le travail d’autres créateurs. J’organise parfois des expositions d’autres créateurs dans le bijou, la céramique, la porcelaine ou la maroquinerie. En dehors de ça, je rêve d’aller au Japon avec ma collection mais je n’ai pas encore eu cette opportunité.
Que pensez-vous de la création aujourd’hui? A-t-telle beaucoup changé depuis vos débuts?
Ça a changé, c’est certain. Il y a beaucoup plus de créateurs qu’à mes débuts. C’est positif car en Belgique, en tout cas, les gens sont beaucoup plus ouverts au bijou contemporain grâce à tous les créateurs qui se sont plongés dans cet univers. C’est moins rare et plus ordinaire, ce qui est bien car les bijoux classiques ont du nous faire un peu de place. On peut même travailler avec des matières pauvres, désormais tout est possible. Il y a même des bijoux sculpturaux qu’on ne peut presque pas porter, c’est encore une autre direction qui est née. Je trouve ça fantastique, tout est possible.
Merci Els!
Pour retrouver Els Vansteelandt :
Site : www.elsvansteelandt.be
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Instagram : @elsvansteelandtjewelleryandart
Photos : © Els Vansteelandt. Photographies fournies par Els Vansteelandt et publiées avec son autorisation.