Margaux mène de front le lancement de sa marque et son travail pour une autre marque. Petit aperçu de la manière de travailler de cette Mac Gyver de la bijouterie.
Où travaillez-vous?
Je travaille 4 jours par semaine pour une autre marque londonienne : Comfort Station. J’y suis en charge de la fabrication, et de la production et du studio de manière plus générale. J’ai une pièce avec mon établi et un bureau dans mon appartement.
Quel est votre outil de prédilection? Quelle en est la fonction?
Je voue un culte particulier à mes pinces parallèles (des pinces dont les deux côtés se ferment tout en restant parallèle l’un à l’autre) et à mon tonneau à polir magnétique.
De manière générale je suis addict aux outils comme je suis addict aux matériaux. Le bon outil bien utilisé rendra toujours le travail beaucoup plus facile. Rien de plus frustrant que de passer le triple du temps sur une tâche parce qu’on n’a pas le bon outil. Même si paradoxalement il est étrangement satisfaisant d’arriver au résultat souhaité avec les moyens du bord. Ça doit réveiller le Robinson Crusoé (ou le Mac Gyver) qui sommeille en chacun de nous.
Quels sont les outils que vous utilisez le plus (quelle en est la fonction)?
Mes limes à cire et à métal, mon boc-fil (pour découper le métal), mon maillet et mes triboulets à bague ou a bracelet (pour la mise en forme), mon chalumeau (pour la soudure et pour recuire des pièces), mon pied à coulisse (pour mesurer mes pièces au dixième près), mon moteur (pour percer des trous ou reprendre le métal grâce à toutes sortes de petites gommes ou de mouches-petits rouleaux de papier émeri), toutes sortes de pinces, mes cabrons (des sticks en bois qu’on recouvre de papier émeri), mon tonneau à polir (pour polir mes pièces sans gommer leur texture si caractéristique).
Quels matériaux utilisez-vous le plus et pourquoi? Lesquels préférez-vous?
Je sculpte la majorité de mes pièces en cire avant de les faire fondre en métal, en argent et en or principalement. J’ai aussi beaucoup utilisé la cire pour fabriquer des objets et des installations quand j’étudiais au Royal College of Art. Sous certains aspects la cire et le métal sont assez similaires, on peut les faire fondre, enlever de la matière, en rajouter. La cire est en quelque sorte une version plus éphémère et malléable du métal.
Comment choisissez-vous les matières premières?
Je me fournis en argent et or chez des apprêteurs traditionnels. J’essaie quand c’est possible d’offrir à mes clients des options en métaux recyclés ou « équitables ». Je marche au coup de cœur pour les pierres semi-précieuses et précieuses ; une couleur, une forme, des inclusions particulières et je me sens obligée de repartir avec même si je ne sais pas encore exactement ce que je vais en faire!
Fabriquez-vous vous-même tous les bijoux de vos collections?
Pour l’instant je fabrique tout moi même, ça changera peut être si je dois fabriquer de plus gros volumes. Je travaille en collaboration avec d’autres artisans à Londres (fondeur, sertisseur, doreur,…) pour les étapes de fabrication que je dois déléguer.
Pour lire la suite : WWAN(1) – 3/3 Pour aller plus loin…
Photos : © ÄPLÄ Studio. Photographies fournies par Margaux Clavel et publiées avec son autorisation.
